Lundi 21 aout toute la presse catalane s’est donnée rendez-vous à l’abbaye de Sant Miquel de Cuixa qui surplombe la sous préfecture de Prades où se tient chaque mois d’aout depuis plus de 50 ans l’Universitat Catalana d’Estiu. Il faut dire que l’instant était historique du 126ème président de la Generalitat de Catalunya, l’emblématique Jordi Pujol, au 132ème en exercice Pere Aragones, cinq plus hauts dirigeants de la catalogne étaient réunis à l’initiative de l’UCE autour d’un hommage à Pau Casals. Seuls manquaient à l’appel Pascual Maragall (127è) très malade et Arthur Mas (129ème) empêché pour des raisons familiales. De quoi remplir le joyaux patrimonial et ses abords qui datent de l’époque où la catalogne était une grande nation (comme aujourd’hui) et un grand état influent sur le pourtour méditerranéen (le monde de l’époque). Les discours qui se sont succédés ne nous ont rien appris de nouveau sur la situation en Catalogne après l’élection législative en Espagne qui place « Junts » le parti Carles Puigdemont, 130ème président toujours en exil, et plus largement ERC la formation politique de Pere Aragonès,132ème président en exercice, en position de faire élire Pedro Sanchez (PS) comme chef du gouvernement espagnol. Tout juste a – t – on pu voir que le plus adulé par les indépendantistes demeurent et de loin Carles Puigdemont; que Jordi Pujol, 94 ans, reste un homme estimé en Catalogne et que Pere Aragonès s’en est très bien sorti en regrettant que « ce genre de réunion ne puisse avoir lieu sur le territoire de la Generalitat à cause de la répression et des poursuites qui frappent encore des centaines de catalans et notamment le président Carles Puigdemont ». L’actuel président Aragonès n’a pas caché que l’indépendance, le droit à l’autodétermination du peuple catalan restaient l’objectif et a évoqué une vision des Pays Catalans de Salses (Pyrénées Orientales) à Guardamar (province d’Alicante). Quim Torra inattendu 131ème président dans un discours très fin et sans aucune note a évoqué le refus de Pau Casals de devenir président de la Generalitat en exil pour suggérer « de faire passer la morale avant les intérêts partisans politiques ». Carles Puigdemont, littéralement acclamé par le public a pris , quant à lui, l’exemple du compositeur et musicien catalan qui avait refusé de jouer dans les pays alliés ayant maintenu Franco en place après le 8 mai 1945, « avec tout ce que cela représente pour un artiste en exil », pour signifier que l’avenir de la Catalogne était plus important que n’importe quel destin personnel ou intérêt partisan.
Nicolas Garcia
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