La droite parmi les plus conservatrice d’Europe et l’extrême droite remportent largement les élections municipales en Espagne et dans quelques régions autonomes qui votaient aussi comme la communauté Valenciana, Cantabria, Baleares, Extremadura, Aragon…
En catalogne où les partis indépendantistes catalans (ERC, Junts, CUP) perdent 300000 voix, les socialistes évitent le naufrage général. Pedro Sanchez avec les communistes et Podemos en a tiré immédiatement les leçons en convoquant des élections législatives anticipées pour le 23 juillet prochain. Tout juste 5 jours après le 87ème anniversaire du coup d’état et de la rébellion franquiste contre la jeune république espagnole le 19 juillet 1936.
Dans nombre de grandes villes ibériques la droite conservatrice espagnole aura besoin de l’aide des 8% de VOX (extrême droite) pour gouverner. Même en catalogne où l’extrême droite n’a jamais eu le moindre crédit, VOX entre dans la plupart des grandes villes.
La Catalogne est justement l’exception qui confirme la règle, le PSC boosté par ses « bonnes relations » avec ERC (gauche catalaniste) obtient un excellent résultat à ces élections municipales, en revanche l’ERC, grand gagnante des précédentes, en débourse le prix fort et s’effondre.
Les indépendantistes catalans ont sans doute payé cher leurs divisions qui fatiguent la société catalane militante pour une République Catalane indépendante, ils perdent 300000 voix, que l’on retrouve dans la forte abstention, et un nombre incalculable de mairies et de conseillers municipaux. A noter quand même que le candidat de Junts, Xavier Trias (centre droit indépendantiste), arrive en tête à Barcelone devant le candidat socialiste et la maire sortante Ada Colau (Podem). Le candidat du parti du président catalan en exil Carles Puigdemont, doit maintenant concocter une majorité et ce ne sera pas facile pour lui. En revanche à Girona fief de Junts et Puigdemont qui en a été maire, le parti du président en exil chute lourdement.
La droite PP (partido popular) conserve Badalona, la troisième ville catalane, avec une majorité absolue et recueille partout des résultats spectaculaires tout comme VOX. Une partie de cette « remontada » est due à la quasi disparition du paysage politique du parti de droite populiste Ciudadans (Ciudadanos) qui dans la décennie 2010 – 2020 était devenu le premier parti de droite et le second parti d’Espagne.
Enfin l’extrême droite xénophobe et indépendantiste catalane Aliança Catalana s’impose à Ripoll cœur de la catalogne où repose Guifré El Pelut, père de la nation Catalane et de l’écu aux quatre barres. C’est sans doute, comme pour le résultat des scrutins de dimanche 28 mai, un mauvais présage pour la démocratie espagnole et catalane.
Nicolas Garcia.