Suite au comité ressource de jeudi 11 aout, auquel j’ai assisté accompagné des techniciennes et techniciens du syndicat des nappes et du Département, la préfecture maintient, selon les unités de gestion, les nappes et les rivières en niveau de vigilance, alerte et alerte renforcée.

Météo France annonce quelques précipitations qui n’auront, si elles interviennent, qu’un effet mineur sur la situation gravissime avouons-le! Les secteurs touristique et agricole devraient baisser leurs prélèvements à partir du 15 aout. Les collectivités (mairies et communautés de communes) sont appelées à être strictes pour leurs arrosages. Les usagers des canaux annoncent un effort supplémentaire pour laisser à la rivière le minimum qu’il lui faut pour vivre (exemple la ville d’Elne a fermé le canal séculaire). Le syndicat des nappes, que j’ai l’honneur de présider et le Département dont je suis le premier vice – président en charge de l’eau, ont fourni les derniers relevés piézoélectriques des nappes ainsi que le niveau des stocks des barrages (Vinça, Caramany, Bouillouses, retenue de La Raho).

Nous étions physiquement présents à ce comité, d’autres comme la chambre d’agriculture sont restés dans leur locaux et ont participé en visioconférence tandis qu’une petite centaine de producteurs attendaient devant les portes de la préfecture des PO le résultat de cette instance consultative qui devrait se réunir à nouveau aux environs du 22 aout. Il faut dire que les échanges ont été très sereins et que tout le monde était d’accord pour, dans le contexte et même si cela ne figure pas dans l’arrêté pris par le Préfet, une sorte de statuquo qui mise sur les efforts de chaque « préleveur » d’eau.

Ainsi notre département échappe au niveau de crise, décrété dans 62 autres départements de France et à son lot d’interdictions strictes d’usage de l’eau autre que pour la consommation vitale.

En conclusion de cette réunion et au nom des responsabilités qui m’ont été confiées je suis intervenu pour essayer de faire avancer les choses entre deux étés et ne pas se mettre en situation d’attendre les caprices du ciel et les décisions des représentants de l’État. En quelque sorte pour paraphraser Georges Brassens :  » à consacrer notre temps à contempler les cieux, à regarder passer les nues, à guetter les stratus, à lorgner les nimbus, à faire les yeux doux aux moindre cumulus ». J’ai invité à ne pas jouer « perso » comme cela été le cas la semaine dernière où sous l’égide de l’association des maires une réunion sur l’eau a eu lieu dans la vallée du Tech avec divers acteurs, élus et responsables des canaux et de la chambre d’agriculture à laquelle le Département, le syndicat des nappes et moi même, élu de ce territoire en charge de l’eau, n’avons pas été conviés. J’ai invité aussi à ne pas oublier la période que nous vivons et à se réunir des le début du mois d’octobre afin de permettre à chacun d’amener des propositions pour atténuer les effets des canicules et sécheresses qui sont d’être l’exception à être la règle dans les années futures.

Notre département est plutôt pas mal doté en eau, mais il convient de mieux gérer la ressource et les précipitations. le Conseil Départemental est porteur de propositions et finance beaucoup d’études et de réalisations. Voici une liste des propositions :
– les retenues de stockages,
– la mise en place d’un schéma directeur de l’eau brute qui pourrait être porté par la chambre d’agriculture avec le soutien du Département et des autres collectivités, agence de l’eau, services de l’État…
– l’aqueduc reliant Vinça à La Raho à l’étude par le Département qui pourrait avoir une dérivation vers Les Aspres et alimenter les canaux sur son tracé,
– le syndicat mixte de sécurisation et de production d’eau potable proposé par le Département et auquel travaillent techniciens et élus de collectivités (communes et communautés de communes) en charge de la production d’eau sur leur territoire,
– les solutions d’interconnexion à partir des lieux où il y a de l’eau comme le Karts des Corbières.
Enfin bien sur un gros travail sur les économies d’eau.
Nicolas Garcia