Si le gouvernement et son premier ministre pensaient calmer les ardeurs de celles et ceux qui se battent pour que le train des primeurs (Saint Charles – Rungis) revienne en répondant aux vrais enjeux et besoins, il en est pour ses frais. En effet, jeudi 21 octobre veille des annonces faites par Jean Castex, cheminots et militants CGT, élus de la Région, Département, partis politiques de gauche dont le PCF, se sont montrés unanimes pour saluer la mobilisation populaire, syndicale et politique qui a permis le retour du train repeint en blanc, mais avec beaucoup de réserve sur « la formule » choisie a 12 wagons. Train qui « ne doit pas être celui de la campagne électorale d’E Macron mais celui de la campagne catalane et de ses agriculteurs », stupidité d’un arrêt du fret de juillet à octobre au moment où nos maraichers et fruitiers sont en pleine récolte, retour à vide de Rungis, 12 wagons alors que l’on peut en accrocher plus du double, refus de « marier » le combiné et le conventionnel, prise de décision du gouvernement sans la moindre concertation avec les syndicats, les acteurs politiques de la Région et du Département, le monde agricole et celui des chargeurs, absence de politiques commerciales sur le terrain pour « vendre » l’usage du train des primeurs… autant d’éléments qui font craindre le caractère éphémère et électoraliste de ce retour pourtant apprécié.

Personne n’est dupe non plus sur les risques de transfert de cette ligne de fret vers Le Boulou ou pire vers Barcelone ce qui dans les deux cas condamnerait Saint Charles à Perpignan. Pas plus Laurent Brun, patron national des cheminots CGT, que Philippe Martinez, grand patron de ce syndicat, présents jeudi à Perpignan « Nous ne boudons pas cette victoire qui est celle de la mobilisation mais il faut relancer dans l’immédiat 200 trains de même type en France » . Ce ne serait qu’un début car si on veut vraiment agir sur l’environnement et peser sur le réchauffement climatique c’est vers les 1000 convois qu’il faut tendre.

Nicolas Garcia.