Le Département des PO et le Syndicat mixte des Nappes Plioquaternaires de la Plaine du Roussillon suivent le karst sous les Corbières* dont une des émergences les plus importantes se trouvent à la Font Estramar (Salses). L’eau qui en sort en ce point est saumâtre et joue un rôle essentiel pour la salinité de l’étang de Salses, le milieu, la biodiversité.
Piézomètres, forages de reconnaissance, suivi depuis plus de 20 ans, permettent à ces deux entités une bonne connaissance de cette réserve karstique, personne donc ne vient de redécouvrir l’eau chaude.
Le forage du Robol (profond de 400 m) situé à Salses, propriété du Département, dispose d’un débit important disponible plus de 200 m3 heure et il est moins soumis aux aléas climatique (pluviométrie, pertes de l’Agly notamment) que celui de Cases de Pene, propriété de la communauté urbaine Perpignan – Méditerranée. Ce dernier profond de seulement 90 mètres et extrêmement sensible aux pluies, à l’étiage de l’Agly et de ses affluents. Nous nous en rendons compte avec la sécheresse actuelle.
Le karst n’est pas une nappe, il faut plutôt imaginer une rivière souterraine avec plusieurs bras, qui coulent des hauteurs vers la mer. Dire que cette ressource est inépuisable est une erreur voire une faute. Elne ne l’est pas !
Certes elle pourrait être une ressource alternative ponctuelle comme l’ont envisagé et proposé Département et syndicat des nappes dans le cadre de la création d’un syndicat mixte départemental de production et sécurisation de l’eau potable. Pour autant cette ressource alternative ponctuelle ne peut être envisagée que dans le cadre d’une sécurisation et d’une vision départementale non d’un périmètre territorial restreint.
Le forage de Cases de Pene, par sa sensibilité aux pertes de l’Agly, sa faible profondeur… n’est pas forcément celui qui correspond.
Mieux connaître encore le Karst avant d’échafauder la moindre stratégie.
Nous devons encore parfaire notre connaissance et c’est pourquoi une modélisation à partir du bassin versant du barrage de Caramany, de l’évolution de la pluviométrie, des pertes de l’Agly… paraît indispensable au travers d’un partenariat entre BRGM, syndicat des nappes, Département, syndicat de bassin de l’Agly, CU …
Comme l’écrivait déjà l’Indépendant en novembre 2012, le Karst peut sans doute fournir 5 millions de M3 soit 25% des besoins supplémentaires pour les 15 ans à venir alors que la Raho peut en fournir 40%, à condition de l’alimenter à chaque fois que possible, le reste il faut le trouver dans les économies, le quaternaire (d’où l’importance de la désimperméabilisation) et dans quelques ressources alternatives connues, mais en aucun cas dans le pliocène trop largement sollicité ces derniers temps.
Gardons-nous surtout de toute annonce sensationnelle qui, de fait, laisse entendre « qu’il y a énormément d’eau dans les PO » ce qui, de fait, n’encouragent pas à « changer de logiciel », de modèle de consommation et d’utilisation de cet or bleu, alors que l’enjeu est là.
Mais en a-t-on seulement la volonté politique ?
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