Nous savons que les législatives ont été systématiquement positionnées six semaines après la présidentielle pour donner une majorité au président. Pour sortir d’une situation aussi difficile, il convient de mettre tous les atouts de son côté, d’avoir la volonté de rassembler XXL sans provoquer de colère et de réticences dans son propre camp. Même en y arrivant, la mission est compliquée à fortiori si on y arrive pas. Mélenchon et La France Insoumise qui, au premier tour de la présidentielle, sortent victorieux à gauche, en partie grâce au vote utile lié à un mode électoral qu’ils ont, comme le PCF, tant décrié, avaient beaucoup à donner pour créer les meilleures conditions du rassemblement. Ils avaient beaucoup à donner, ils pouvaient être magnanimes, au lieu de cela ils ont été hégémoniques, dominateurs, reproduisant de vieux modèles de rapports entre partis de gauche, tentant de mettre à genoux les partenaires et, à l’occasion, essayant de les diviser. Passés à la trappe les résultats des élections municipales, départementales et régionales de 2020 et 2021, où non seulement les insoumis et les Verts ont lourdement échoué dans leur tentative de cavalier seul mais où les autres formations de gauche ont conforté un réseau d’élus locaux proches des citoyennes et citoyens. Dans ces tractations, qui ont abouti à un accord électoral de campagne sur 577 circonscriptions (donc sièges), les Verts en héritent 100 (17 %); le PS, qui a fait un tiers de voix de moins que le PCF, en obtient 70 (12 %); enfin le PCF malgré un score bien supérieur au PS, une implantation territoriale beaucoup plus importante qu’EELV et un programme très proche de celui de Jean-Luc Mélenchon, malgré avoir porté et soutenu ce dernier en 2012 et 2017, est le plus mal loti avec 50 circonscriptions (8 %). Beaucoup de communistes pensent qu’ils sont, en quelque-sortes, les dindons de la farce. Les autres forces de gauche et écologistes ne sont finalement pas beaucoup mieux traitées. Ce ne sont pas les meilleures conditions pour réussir le rassemblement nécessaire pour imposer la gauche progressiste et écologiste au pouvoir face à Macron et pour éviter les candidatures dissidentes de cet accord. Malgré les apparences et l’espérance bien légitime qui s’exprime suite à l’accord, rien ne garantit, loin s’en faut, la victoire de cette alliance au forceps, pas plus qu’elle ne garantit la survie, le développement, l’unité, d’EELV, du PCF, du PS et donc cette richesse française qu’est la diversité de la gauche. Ces exigences inacceptables de LFI, pourtant acceptées par les directions communistes et par les autres dirigeants des partis, ne sont pas de nature à rassembler assez largement, amenuisent les chances de victoire et de construction future d’une alternative progressistes et écologistes. C’est vraiment dommage !
C’est sans doute utopique, après tout mon engagement politique a toujours été fondé sur une utopie, mais il faut encore discuter pour faire évoluer cet accord, car je ne peux pas croire que si près du but Mélenchon, La France Insoumise et toute la gauche progressiste et écologiste ne se donnent pas tous les moyens de gagner.
Nicolas Garcia.