J’aurai pu me dire : « puisque Ségolène Royal soutient J L Mélenchon, je vais parrainer Fabien Roussel »!
Plus sérieusement je viens de signer, comme conseiller départemental et non comme maire, mon formulaire de présentation à la faveur de Fabien Roussel. Pourtant je m’étais promis de ne pas le faire, alors pourquoi?
D’abord je veux dire que malgré la malheureuse multitude de candidatures à gauche, je n’ai jamais douté une seconde de mon vote et mon soutien pour Fabien Roussel. En effet, convaincu de l’absence d’un candidat de gauche au second tour à cause de cette incapacité à s’entendre, autant choisir celui dont je partage l’adhésion au Parti Communiste Français. En revanche il est vrai que je ne voulais présenter (parrainer) aucun candidat afin de manifester ma colère contre le refus des formations ou partis de gauche, progressistes et écologistes (y compris le PCF) de s’unir autour d’une candidature commune afin d’éviter à tout prix un second tour droite – droite ou droite – extrême droite. Le choix de ne soutenir aucun candidat du camp du progrès social et humain, m’apparaissait comme le seul moyen de sanctionner cette attitude de division généralisée. La seule manière de condamner publiquement ce mépris pour des millions de femmes et d’hommes en souffrance, dont l’aspiration est de vivre mieux en chassant Macron du pouvoir sans pour autant voir revenir une autre droite. Pour moi l’erreur stratégique a été de penser ou de faire croire qu’à la présidentielle de 2022, dans le cadre de la 5ème république, l’enjeu serait le changement de société. Pour moi cette élection est tout juste le moyen d’arrêter les politiques créatrices de misère, d’inégalités, d’injustice… Une réflexion englobant les législatives un mois et demi après la présidentielle aurait pu permettre à chacun de trouver sa place et de défendre plus particulièrement sa vision de la société, tâche également et surtout dévolue aux partis politiques et à leurs militant-e-s ainsi qu’à l’ensemble des citoyen-ne-s . Hélas je crois que personne à gauche ne voulait vraiment voir cette démarche aboutir, pas plus les dirigeants communistes que les autres.
Ceci étant dit, même si je demeure critique, en colère et déçu, je me suis finalement décidé à présenter la candidature de Fabien Roussel, plein de facteurs affectifs et politiques m’ont fait changer d’opinion sur ce « parrainage ». Je veux parler de camarades, d’amis, de proches que j’ai convaincu au fil du temps de s’engager aux côtés des militant-e-s communistes mais aussi du nombre important et étonnant de personnes d’horizons différents qui m’ont affirmé vouloir voter pour Fabien Roussel. Je me suis décidé parce qu’objectivement c’est le meilleur des candidats de gauche et aussi, cela va de soi, de tous les candidats. Il ne tombe ni dans le populisme ni dans la surenchère, il porte des propositions concrètes, crédibles et explique comment les financer tout en conservant l’utopie et le projet d’un changement plus profond et radical. Au premier tour de la présidentielle, il n’y aura pas de vote utile à gauche puisque de toutes façons, chacun le sait, aucun candidat progressiste ou écologiste ne sera au second tour. Dans ce contexte de division, mieux vaut donc chercher le vote efficace! Celui pour Fabien Roussel l’est:
– Il parle vrai au monde du travail, aux gens, à celles et ceux qui souffrent.
– Il veut convaincre un électorat qui s’est réfugié dans l’abstention ou même parfois dans le vote extrême droite à cause d’une gauche de transformation sociale et environnementale trop bobo et incapable de faire rêver.
– Il sème des idées qui vont germer.
– Il ne roule pas pour sa personne et surtout, surtout, le devenir du projet qu’il porte ne dépend pas de son propre avenir ou de sa carrière.
Alors, même si je ne suis pas d’accord sur tout avec Fabien Roussel, nous partageons ensemble des valeurs et des idées communistes sur le pouvoir d’achat, les retraites, les services publics, la laïcité, le travail, le partage des richesses et l’utilisation de l’argent …
Nicolas Garcia.
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