Certains commentateurs de la vie politique catalan ont qualifié la situation à Barcelone de « Valls 2 », d’autres affirment, sans être démentis, que l’élection au plus haut niveau de la capitale catalane, deuxième ville de l’état espagnol, a été réglé à Madrid au niveau des états majors du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et du Partido Popular (PP) une droite trés conservatrice qui n’a pas hésité à s’allier ouvertement avec Vox (extrême droite espagnole) dans des dizaines de grandes villes afin de gouverner. De là à imaginer que la tambouille préparé pour Barcelone peut être le brouillon de l’après élections législatives générales en Espagne, convoquées par le premier ministre socialiste espagnol après la déroute (sauf en Catalogne) de son parti aux municipales du moi de mai dernier, il n’y a qu’un pas que certains journalistes n’hésitent pas à franchir.
De quoi parle-t-on? Samedi 17 juin avait lieu dans toute l’Espagne l’élection des premiers magistrats suite aux élections municipales espagnoles de mai dernier qui se joue sur un seul tour et à la proportionnelle intégrale.
En général ce système, bien plus démocratique que le notre, garantie une représentativité plus large de l’électorat mais il repose sur des règles et surtout des principes que d’aucun en général s’évertuent de respecter. En principe donc à défaut de majorité absolue obtenue à la sortie des urnes c’est la liste la plus votée (celle qui obtient le plus d’élus qui doit présenter un ou une maire) il ne peut y avoir candidature alternative que s’il y a engagement de plus de la majorité des élus des camps adverses à voter pour cette candidature alternative. On se souviendra qu’il y a quatre ans, Manuel Valls laminé aux municipales de Barcelone avait introduit le venin en donnant la possibilité à Ada Colau de se présenter contre Ernest Maragall, indépendantiste de ERC. Visiblement cette manière très « française » de voir la politique perdure puisque le socialiste catalan Collboni a pu se présenter et être élu maire de Barcelone grâce au soutien annoncé du Parti Popular (droite ultra conservatrice espagnole) et de Podem (gauche radicale catalane non indépendantiste) contre Xavier Trias (Junts parti du Président en exil Puigdemont) qui avec 16 élus pouvait espérer devenir maire de Barcelone. Pour rallier le vote anti indépendantiste le parti de droite a exigé et obtenu de Podem que celui-ci ne participe pas à la gouvernance de la mairie, c’est Ada Colau elle même maire de Barcelone depuis 2015 qui a expliqué la chose en ces termes nous votons cette après-midi pour le moindre mal et nous entrons dans l’opposition. Rappelons que Podem avait travaillé à une coalition PSC, ERC (gauche indépendantiste) et Podem. Rappelons aussi que Collboni était son premier adjoint au cours de la précédente mandature et qu’il a démissionné il y a un peu plus d’un an pour se présenter contre elle à ces élections, durant la campagne il n’a eu de cesse de critiquer la politique mise en œuvre par Colau à la mairie de Barcelone. Il semblerait toute fois que l’entente anti indépendantiste a prévalu sur toute autre considération.
Nicolas Garcia
Laisser un commentaire