Omnium Cultural a fêté 60 ans à Elna avec les prisonniers et exilés politiques et le nouveau président du gouvernement de Catalogne.

Omnium Cultural celebra 60 anys a Elna amb presos i exiliats politics i el nou president del Govern de la Generalitat de Catalunya

Après la regrettée Muriel Casals Couturier (disparue suite à un accident), Jordi Cuixart a pris le relais à la tête d’Omnium Cultural mais quelques mois après il se retrouvait en prison condamné pour sédition et rébellion par le tribunal suprême espagnol. Cette association créée en 1961 pour « protéger et mettre à l’abri » la langue catalane semble marquée du sceau de l’infamie puisqu’à peine créée ses locaux furent visités par la police franquiste et tous les documents en sa possession saisis. Heureusement une antenne fut aussi ouverte à Paris ce qui fit dire à la policia española qu’Omnium disposait d’une ambassade à Paris. Soixante et un ans plus tard l’engagement c’est élargi à la création d’une république indépendante catalane.  Aux côtés de l’ ANC (Assemblée Nationale Catalane), autre association citoyenne et culturelle, présidée par Jordi Sanchez embastillé avec Cuixart le 16 octobre 2017, Omnium Cultural sera l’aiguillon des partis politiques indépendantistes pour cheminer vers le référendum du 1er octobre 2017, entrainant la proclamation éphémère de la république catalane indépendante par le gouvernement catalan de Carles Puigdemont et Oriol Junqueras puis l’exil  pour le premier et l’emprisonnement pour le second. Naturellement la célébration du 60ème anniversaire d’Omnium Cultural ne pouvait pas être un évènement neutre, inodore et sans saveur. L’occasion pour Jordi Cuixart, impressionnant durant son procès comme durant son emprisonnement, de promettre : « nous recommencerons, mieux et plus forts! ». Non il ne pouvait et ne voulait pas être un évènement neutre! Il ne devait pas avoir lieu en Catalogne sud, puisque les prisonniers politiques graciés mais dont la sentence n’a pas été annulée, n’ont pas le droit de militer publiquement pour l’indépendance de la Catalogne. Elle ne pouvait donc avoir lieu qu’à Elne (Ancien collège) où se trouve « La Maternité », symbole pour les catalans du sud de la résistance au fascisme, de la solidarité avec les républicains espagnols et catalans, Elne où ont été édités les bulletins de vote et cachées une partie des urnes qui ont servis pour le référendum interdit sur l’indépendance. Elne enfin où pouvaient se retrouver pour la première fois les exilés (Carles Puigdemont, Carla Ponsati, Luis Puig, Ana Gabriel de la CUP) et les prisonniers politiques (J Cuixart, J Sanchez, O Junqueras, J Forn, J Rull, C Forcadell) avec les institutionnels en place (Pere Aragonès président de la Generalitat de Catalunya et Laura Boràs présidente du Parlement Catalan accompagnée de député.e.s de la CUP, de Junts et d’ERC). A coup sûr, en même temps que ce soixantième  anniversaire, le 16 juillet Omnium Cultural, son président Jordi Cuixart et Marcel Maury qui assure l’intérim, ont célébré la nécessaire unité des formations indépendantistes pour avoir une chance de réaliser le rêve d’une majorité de catalanes et catalans.

Nicolas Garcia.